Les réunions des Dépressifs Anonymes, du
positif pour nous.
Maladie
souvent méconnue, la dépression se soigne. Mais si les traitements
médicamenteux aident à aller mieux, il est important pour les
dépressifs de mettre des mots sur leur mal-être.
Entretien
Cathy
et Monique
(prénoms d’emprunt).
Parlez-nous
de votre parcours…
Cathy.
J’ai eu connaissance de l’association par une amie. Ça fait des
années que je ne suis pas bien. En moi, il y a deux facettes :
l’hyperémotive et celle qui aime rigoler. J’ai plein de peurs, tout est
multiplié, démesuré, les peurs comme les joies. J’ai des difficultés à
m’adapter aux événements de la vie.
Monique.
J’ai rejoint les Dépressifs anonymes il y a maintenant sept
ans. Un mal-être lié à des difficultés avec les autres, à des relations
compliquées avec les collègues et à un tas d’autres choses, faisait que
j’allais mal.
Comment
se passent vos réunions ?
On se
retrouve tous les jeudis soir. Il suffit de pousser la porte. Nos
rencontres sont ouvertes aux personnes dépressives qui ont besoin de
parler. Au cours de ces réunions, on échange, on parle, on témoigne, si
on le souhaite, de ce que l’on a vécu, de ce que l’on ressent. On
échange aussi au téléphone.
En quoi
ces réunions vous aident-elles ?
Cathy.
Elles m’apportent une meilleure connaissance de moi-même, de mes
émotivités, de mes peurs, de mes difficultés. Elles m’aident à accepter
les autres, à mieux les connaître, à être aussi plus tolérante envers
tout le monde, et m’apportent une paix intérieure. J’ai l’impression
non pas de revivre mais de vivre, tout simplement.
Monique.
Ces réunions m’apportent beaucoup. Je me sens revivre, j’ai
repris confiance. Maintenant je fais du bénévolat, je me lance. Je
n’aurais jamais fait ces choses-là avant. J’ai toujours besoin de venir
aux réunions, ça me manque. Mais j’ai aussi besoin d’aider les autres,
de rendre aux autres ce que l’on m’a donné.
Un
message à faire passer ?
Oui,
un message d’espoir et une note positive. Le programme ça marche.
Prendre des médicaments est une chose, mais ici on libère la parole,
sans sujets tabous et toujours dans l’anonymat. N’empêche, la maladie
est toujours là. Il faut rester vigilant, d’où l’importance de venir
aux réunions, de partager, de transmettre aussi. Nous sommes heureuses
d’apporter aujourd’hui notre témoignage et de savoir qu’il pourra
certainement servir à d’autres.
Ouest-france
du 04/01/2016
|