La dépression est une prison.
Entretien
Amélie et Charlotte (prénoms
d’emprunt).
Parlez-nous
de votre association ?
Amélie.
Je me suis remise d’une dépression en suivant les
réunions des Alcooliques anonymes (AA). Cela m’a beaucoup aidé. Ça fait
maintenant quinze ans que je suis dans le programme. Il y a quatre ans,
avec des personnes de mon entourage, on s’est décidé à monter un groupe
sur le même principe que les AA. Maintenant nous sommes 10 à 15 à
chaque réunion.
Charlotte.
Il y a sept ans, j’étais au fond du trou. Sans les réunions,
je ne sais pas comment je m’en serais sortie et ce malgré le psy, les
médicaments. Ne plus être seule, partager ce que l’on vit, être écouté,
ne pas être jugé, c’est vraiment ce que j’ai trouvé dans les réunions.
Comment
se passent vos réunions ?
On se
retrouve tous les jeudis, à 20 h 30 à la Ville-Junguenay. Nos
rencontres sont ouvertes à toutes les personnes dépressives qui ont
besoin de parler. Au cours de ces réunions, on choisit un thème et un
modérateur choisi dans le groupe mène les échanges, passe la parole.
Les personnes s’expriment si elles le souhaitent sur le thème ou sur ce
qu’elles ont vécu, sur ce qu’elles ont ressenti.
Ces
réunions vous aident ?
Charlotte.
Oui beaucoup. Il y a une très forte entraide entre nous.
Mais ce n’est pas toujours facile, rien n’est jamais gagné. Le
dépressif n’est pas un optimiste et au bout de 2 ou 3 réunions on ne se
sent pas forcément mieux. Pour un dépressif, l’espoir est important.
L’espoir de voir que l’on peut s’en sortir, que d’autres l’ont fait
avant nous.
Amélie.
Il nous faut sortir de la prison de la dépression. La
dépression enferme la personne, la parole conduit vers le
rétablissement. La parole, les échanges, nous les avons dans nos
rencontres.
Ce
week-end vous organisez votre 3e congrès ?
Oui,
sur le thème « devenir libre », pour sortir de cette prison qu’est
la dépression. À souligner que ce week-end est également ouvert aux non
dépressifs. Mari, épouse, famille qui souhaitent comprendre leur
proche. Notre but est de faire connaître notre association, que les
gens sachent que nous existons et que l’on est là pour les accueillir
et les aider.
Ouest-france
du 29/09/2013
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